Philippe Terrier-Hermann

Une belle orientale, habillée d’une robe de velours spécialement créée, est étendue d’élégante façon sur un lit de jour en cuir, occupée a feuilleter une revue. La télévision à ses pieds est allumée. Elle voit un homme qui traverse le pavillon Mies van der Rohe de Barcelone. La caméra 16 mm tout en montrant le mouvement de cette homme, présente les fauteuils en cuir; ils forment un écho à celui de l’intérieur sur lequel la jeune femme feuillette. Ce “Tableau cliché d’un élégant boudoir pour créature haute couture et architecture internationale” fait partie d’Intercontinental, une grandissante collection d’oeuvres et d’installations que Philippe Terrier-Hermann a réalisée depuis mi 1996.
Philippe Terrier-Hermann, Français au Bénélux, est fasciné par le lifestyle de la classe bien éduqué et dominante. Il a réalisé une série de photographies en faisant participer un certain nombre de personnes appartenant à ce milieu. Ces photographies montrent de jeune gens ambitieux dans leur environnement de travail, en voyages d’affaires ou bien privés, lors de réunions formelles ou informelles et ce à travers le monde entier. Ces photographies sont influencées par les images clichés utilisés pour les campagnes de publicité pour produits de luxe, voitures chéres, matériels audio et informatiques et articles de modes exclusifs. Terrier-Hermann essaie avec ceci de définir un milieu riche, heureux, puissant et sans souci. Mais il ne le fait pas “à la va vite” comme un reportage lifestyle de revue “glossy”. Ces personnages ne sont pas des modeles quelconques dans un setting bien stylé, se sont justement les gens figurant dans leur propre environnement qui vivent leur propre vie mais mis en image d’après les instructions de l’artiste. De telle façon Terrier-Hermann fait balancer ces photographies entre fait et fiction.
Mais Intercontinental comprends plus qu’une série de photographies à formats multiples. Il y a également des meubles, des peintures, des céramiques, une publication, un film 16 mm, des installations vidéos et une eau de toilette spécialement conçus dans cette idée de collection. Dans ces installations, Terrier-Hermann présente ces différents éléments dont il émanent toujours une atmosphère d’un mode de vie luxueux et une forte conscience de classe, accompagnés d’une sélection de tirages photographiques qui changent continuellement. Le spectateur est invité à figurer temporairement dans ces “settings”, de s’étendre sur les chaises “Barcelona”, de contempler les peintures qui jouent également leur rôles dans les photographies, ou bien de tester le parfum qui pourrait être celui des personnes représentées. Terrier-Hermann invite tous le monde à se baigner un moment dans ce luxe sans souci ou en fait, dans l’écho de la vie des riches à laquelle chacun aime goûter, du moins si l’on en croit les campagnes de publicité. C’est ainsi que Philippe Terrier-Hermann n’intitule pas par hasard une de ses installation “La joie de vivre est ma raison d’être”.

Claudine Hellweg in Metropolis
Traduit librement du néerlandais
Février 2000